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lifestyle — 10 min de lecture — par Rémi Barbier
Lâcher-prise, réduire notre charge mentale, baisser le volume de notre auto-critique, délaisser les craintes du futur pour profiter davantage du présent, l'idée est aussi séduisante que sa recette est subtile.
On peut s’appuyer sur de nombreux ingrédients comme la méditation, le journaling ou encore la marche, mixer les saveurs, s'inspirer des autres et ainsi, progressivement, trouver sa propre version.
Et parmi les options qui font l'unanimité chez les gourmands du bien-être, on retrouve le yoga.
Discipline millénaire et on ne peut plus en vogue, c’est une de nos meilleures cartes à jouer aujourd'hui pour lâcher prise.
Sa pratique est scrutée au microscope par des tas de chercheurs, et leurs découvertes combinées à notre retour d'expérience en tant que pratiquants vont nous amener à travers cet article à comprendre en quoi, concrètement, le yoga va nous aider dans notre quête de zénitude.
Accepter ce qu'on ne peut changer, faire avec ce que l'on a, s’en contenter et même l'apprécier, c’est une direction dans laquelle l'homme cherche le bonheur depuis des milliers d'années.
Le Zen et le stoïcisme en ont par exemple fait un pilier de leur pensée, et qui pourrait mieux résumer cette démarche que Marc Aurèle qui, dans ses carnets, nous a laissé cette célèbre note : "Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre."
Bien qu'un peu dramatique sous cette forme, on retrouve bien ici l'essence du lâcher-prise.
Accepter ce que l'on ne peut changer et se concentrer sur ce qui peut l'être.
C'est ce qu'on appelle la dichotomie du contrôle, et ça nous permet d'économiser notre énergie, de couper court à tous les départs potentiels de frustrations pour garder notre envie, nos efforts et notre enthousiasme pour ce qui peut réellement être changé.
Concrètement, on peut très facilement en faire l’expérience.
Si le matin, en me demandant ce qui ferait d'aujourd'hui une belle journée, je réponds "qu'il fasse beau", je m'en remets à la météo (et cet été nous rappelle avec insistance comme elle peut être capricieuse). Je mets la belle journée qu'il m'est possible de passer à la merci d'un simple et banal voile nuageux.
En revanche, si je réponds "être plus présent" ou "prendre 5 minutes pour moi", ces options sont pleinement dans mon champ d'action. Le résultat dépend de moi, et j'ai bien plus intérêt à y mettre mes attentes et mon énergie.
Il va nous ramener à ce que l'on peut faire et ce qu'on ne peut pas faire.
Il va nous ramener au concret, au champ des possibles ici et maintenant.
Il va nous faire agir avec nos possibilités et nos obstacles sans jugement.
On va être dans l'action. On va se laisser gagner par l'état de Flow et on va bouger sur notre tapis à milles kilomètres des questionnements inutiles sur la fatalité de nos obstacles ou sur nos possibilités qu'on aimerait différentes (plus comme-ci ou plus comme ça).
Et pour que ça marche, il faut qu'on se rapproche du yoga "outil".
Le Yoga est millénaire, nos historiens ne cessent de reculer la borne de son apparition avec de nouvelles découvertes chaque année.
Il nous est donc lointain sur la frise du temps, et il nous est tout aussi lointain dans l’espace.
Le yoga tel qu'on l'observe donc à son origine s'est développé à une autre époque et dans une population très différente de la nôtre.
A cette époque et à cet endroit du globe, la vie était très différente. Le yoga s'adressait à des personnes très actives, qu'il fallait donc tempérer avec du calme et de l'immobilité, et avec un corps relativement différent du nôtre (en s'asseyant par terre la plupart du temps, on développait davantage l'ouverture de ses hanches par exemple, ce qui rendait la position du lotus beaucoup plus naturelle et facile d'accès).
Aujourd'hui, c'est presque l'inverse ! Pour apporter de l’équilibre aux populations occidentales en grand mal de mouvement, il faut bouger. Et quiconque s'essaie à la posture du lotus comprend très vite qu'en s'asseyant sur des chaises et non plus à même le sol, nos hanches n’y trouvent absolument plus rien de naturel.
Il y a donc comme deux façons de pratiquer le yoga aujourd'hui.
On peut le concevoir dans sa forme iconique, empreinte d'une tradition très forte, et faire de ses caractéristiques de l'époque une sorte de code. C'est le yoga "tel qu'il était pratiqué en Orient", ravivé comme une flamme par le mimétisme.
Ou on peut le concevoir comme un outil, qu'on s'approprie, et qui permet d’apporter un certain équilibre à ses pratiquants, dans la douceur et la vertu, en les tempérant dans leur mode de vie.
On se retrouve alors avec une pratique intemporelle qui va s'adapter à nous et nos besoins, et qui va se décliner en autant de couleurs qu'il y a de personnes pour le pratiquer.
Et c'est ici que se trouve le yoga "levier" de notre lâcher-prise.
Dans une zone où la pratique s'adapte à nous, ici et maintenant. Dans une zone de simplicité et de douceur.
Dans une pratique où le jugement de soi n'a plus sa place, où il n'est pas question de forcer pour entrer dans une posture (que ce soit parce qu'elle nous demande une souplesse qu'on n'a pas encore ou une mobilité qu’on n’aura jamais du fait de notre constitution).
Si on accepte bien volontiers que nous sommes tous faits différemment (il suffit de jeter un œil à quelques radios de la hanche pour s'en convaincre), de logique nous aurons tous notre version d'une même posture ou encore des sensations différentes dans les mêmes alignements.
Et l'accepter, c'est lâcher-prise, c'est couper court à la frustration de ne pas parvenir à reproduire ce qu'on a vu chez l'autre.
Pratiquer le yoga dans la simplicité, c'est être ramené à ce que l'on peut faire là, ici et maintenant. Et ça nous amène à être connecté lors de chaque pratique :
Toutes ces choses qui vont définir votre pratique aujourd'hui vont vous aider à lâcher-prise, à bouger, à explorer avec curiosité car chaque jour est différent, et donc à vous harnacher à ici et maintenant.
Au fil du temps, vous allez réduire le volume de ce léger bourdonnement des frustrations de ne pas faire plus ou différemment, car ces questions ne vous font pas bouger, et votre yoga lui, vous emmène dans le mouvement. Il "coupe la parole" à ces réflexions sur ce qui n'est pas sous votre contrôle et vous met tout de suite à travailler dans le concret avec ce qui l'est.
Comme on l’a vu plus haut, l'idée avec cet article, c'est de mixer l'expérience du tapis et le recul apporté par nos années de pratique avec une approche scientifique et tout ce que le monde de la recherche peut nous dire sur le yoga et le lâcher-prise.
Et il y a des choses passionnantes à décrypter !
L'impact du yoga sur notre lâcher-prise, tout comme son impact sur la santé, le stress ou encore le sommeil, ce n'est pas une liste exhaustive de mécanismes bien délimités.
C'est un océan d'effets directs et d'effets indirects.
Comme un marin en plein milieu de l'océan ne verrait que de l'eau à l'horizon sur 360 degrés, la science où qu’elle regarde ne voit avec le yoga que des bienfaits.
Puisqu’on pourrait aborder les voies les plus directes vers le lâcher-prise pendant des heures - ne parlons pas des ricochets de bienfaits qui nous y conduisent tôt ou tard - abordons simplement la plus concrète et surtout, celle qui se déclenche à la séance.
Ça semble trop beau pour être vrai, et pourtant ! Nul besoin d'attendre des semaines d'une pratique régulière pour voir cette graine pousser, elle vous donnera des fruits à peine plantée.
Et si je vous dit qu’à chaque fois que vous pratiquez, le yoga vous donne l’occasion d'amener le cerveau à redistribuer le niveau d'activité de ses différentes parties, avec notamment à la clé, une mise à l'arrêt de celle responsable de votre auto-critique ?
Bluffant, non ?
Et tout ça va se faire par le biais d'un phénomène dont vous avez très certainement déjà entendu parler : l'état de Flow.
Quand nous sommes pleinement à ce que nous faisons, quand ce à quoi nous pensons et ce que nous faisons s'alignent parfaitement, alors notre cerveau tend à fonctionner différemment.
Nous sommes en mesure d'entrer dans ce qu'on appelle l'état de Flow, un état caractérisé par une concentration particulièrement intense et facile, une créativité débridée, un sentiment de satisfaction prononcé et une perte des repères temporels.
Concrètement ? On est à fond.
C'est la lecture si prenante qu'on loupe son arrêt de tram, la discussion si passionnante qu'on ne voit pas le temps passer, ces phases de travail pendant lesquelles les tâches s'enchaînent très facilement et rien ne nous résiste…
Et à chaque fois, sur le plan scientifique, il se passe alors des choses absolument bluffantes.
Tout se passe comme si le cerveau redistribuait les cartes entre les différentes parties qui le composent. Il revoit la façon dont il les alimente et dans la manœuvre, on observe notamment un décrochage du cortex préfrontal (ce qu'on appelle une hypofrontalité transitoire).
Cette partie du cerveau derrière laquelle on retrouve notre logique, notre rationalité ou encore la planification des tâches dans le temps va être shuntée et déclencher de ce fait plusieurs effets dont la mise en pause de notre critique intérieure.
En fait, c'est carrément la notion de soi qui va s'estomper avec la mise "hors ligne" de notre cortex préfrontal. Et elle va emporter avec elle notre auto-critique, nous libérer d'une charge mentale parfois éreintante, débrider notre créativité et nous faire avancer à pas de géant vers le lâcher-prise.
Tout ça en pratiquant tranquillement sur votre tapis, en explorant vos sensations dans les postures et les transitions qui les relient, en vous tournant vers vous et en vous laissant absorber par un chouette flow agréable et enivrant.
Pour le choix de votre tapis de yoga, il est important d’opter pour un tapis non toxique en matière naturelles. Vous pouvez par exemple opter pour un tapis de yoga antidérapant en liège et caoutchouc naturel de chez Yogamatata !
En trouvant votre yoga, pour commencer. En trouvant celui qui vous fait bouger comme vous aimez bouger, qui se situe dans la zone où vous aimez le plus pratiquer (vitesse, panel de postures, intensité, etc.).
En commençant tout doucement et en gardant bien en tête que toute habitude naît d'une petite graine.
En écrivant "peu importe si le début paraît petit" Henry David Thoreau ne savait sûrement pas avoir résumé aussi parfaitement toutes nos connaissances les plus actuelles sur la formation de nouvelles habitudes.
10 minutes sur votre tapis, c'est du yoga.
Enchaîner vos 7 ou 8 postures préférées, c'est du yoga.
Vous réveiller avec un peu de mouvement, en plaçant une couverture sous vos genoux et sans jamais embrayer sur des postures debout, c'est du yoga.
Restez simple, cherchez la pratique qui vous ressemble en prenant votre plaisir de bouger pour guide. Frayez-vous votre chemin en dehors des dogmes, trouvez des profs qui créent leurs séances dans votre zone et qui vous font passer un bon moment, adaptez tout ce que vous voyez et entendez.
Servez-vous du yoga comme d'un outil, amusez-vous et partagez votre pratique.
On espère que cet article vous aura apporté une nouvelle vision du yoga. Qu'il vous aura donné envie d'aller explorer votre propre yoga pour enfin accéder au lâcher-prise. Un grand merci à Rémi Barbier, professeur de yoga, d'avoir partagé avec nous ces enseignements. Retrouvez sa plateforme de yoga juste ici.